TERRES

Sols profonds du Grand Paris
Aux éditions La Découverte – Dominique Carré

La photographe Anne-Marie Filaire publie un recueil singulier sur les terres
souterraines déplacées par les travaux du Grand Paris.

Chaque année, 22 millions de tonnes de terres sont excavées ; une terre inerte, dont la réutilisation est l’objet d’impressionnants travaux. Ces photographies sont une exploration poétique et environnementale des territoires en héritage.

Presse

Impressions pigmentaires. Touches sensibles. Terres destructurées, diverses et colorées. Le tour de force d’Anne-Marie Filaire est de documenter, de pousser à une réflexion sur les effets de l’anthropocène, la politique urbaine, l’usage d’un lieu tout en s’en évadant vers le Land Art.
Les influences – 18/03/2021

Terres propose un « tableau photographique » de cette problématique
environnementale méconnue : que faire des 22 millions de tonnes excavées
annuellement en Île-de-France ? Les géologues du futur découvriront que la terre peut mentir : venus de toute la région, ces déblais brassés et triés, reprennent vie en fonction de leur qualité et donnent naissance à de nouveaux paysages – sous des formes aussi diverses que celles de collines, de talus antibruit, de parcs – dans des campagnes déjà « saturées par l’activité humaine ».
Historia – 17/09/2020

Il y a ces monticules de terre ocre qu’il nous arrive de voir de part et d’autre d’une autoroute en travaux. Ou à proximité d’un immeuble en devenir. Peut-être même d’une future piscine. Quel sort est réservé à ces terres excavées, à ces « déchets » ?
Anne-Marie Filaire est photographe. Depuis des années, elle explore les paysages urbains et désertiques du monde, leurs limites, leur identité, leurs transformations.
C’est cet instant fugace, celui de la métamorphose de la matière en un quelque chose, qu’elle a voulu immortaliser dans son dernier ouvrage Terres, sols profonds du Grand Paris paru le 17 septembre aux éditions La Découverte. « C’est par là, par cette matrice, ce socle existentiel et vital mais aussi son aspect politique de répartition que je voulais aborder la construction d’une capitale du XXIe siècle, souligne-t-elle à Libération. » Aurore Coulaud – Libération – 21/09/20

De cette enquête au long cours menée par la photographe est né un ouvrage passionnant, instructif. Car c’est tout un système insoupçonné qui se raconte en images et en texte. […]  Le découpage du propos visuel, la finesse des images et la dynamique de leurs articulations forment, avec le journal de l’urbaniste et réalisateur Claude Eveno, un récit riche d’enseignements où un vocabulaire, des classifications (terre inerte, terre mouillée) et un métier se découvrent.
Christine Coste – L’œil – 01/09/2020

Les auteurs

Anne-Marie Filaire est photographe. Elle est préoccupée depuis plus de vingt ans par la question du paysage, inaugurée avec des séries réalisées sur sa terre auvergnate pour le compte de l’Observatoire photographique du paysage. Elle poursuit depuis 1999 un travail au long cours au Proche-Orient, en Israël ou en Afrique de l’Est pour raconter la réalité factuelle de guerres interminables, les préoccupations intimes des populations face aux fracas géopolitiques. Son œuvre est une exploration poétique de l’homme face à son environnement. Elle a exposé et publié en 2017 un travail sur les zones de démarcation (Zone de sécurité temporaire, Textuel/Mucem).

Claude Eveno est cinéaste, urbaniste et écrivain. Il a fondé et dirigé la revue des Cahiers du centre de création industrielle au Centre Pompidou. Il a enseigné au département d’urbanisme de l’université Paris VIII et à l’École nationale supérieure de la nature et du paysage de Blois. Il a également été conseiller des programmes de France-Culture et directeur des Études à l’Ecole nationale supérieure de création industrielle. Il est l’auteur de nombreux ouvrages (récemment parus chez Christian Bourgois Revoir Paris (2017), L’Humeur paysagère (2015).